L’indépendance et l’impartialité des magistrats administratifs, à tout prix !

L’indépendance et l’impartialité des magistrats administratifs, à tout prix !

Le mouvement de grève des avocats de certains barreaux contre la réforme des retraites appelle de la part de l’USMA un message de rassemblement.

Par nature, notre organisation syndicale défend les intérêts matériels et moraux des magistrats des juridictions administratives, dans le respect de l’égalité de ses membres, se prononce sur toute réforme concernant l’organisation et le fonctionnement des juridictions administratives et promeut le rôle du juge administratif.

Chacun, à titre personnel, peut éprouver de la sympathie et de la solidarité à l’égard de ceux qui, comme nous, risquent de se sentir lésés par cette réforme. Mais cette sympathie ou cette inclination à la solidarité s’arrête lorsque nous sommes chargés de faire fonctionner le service public de la justice administrative. 

Il appartient aux magistrats, lorsque les auxiliaires de justice, partenaires institutionnels et indispensables des magistrats, appellent à la grève reconductible et illimitée, de se positionner en leur qualité de juges avec pour seuls objectifs de garantir les droits du justiciable et le fonctionnement du service public de la justice administrative.

Le service public dont nous avons la responsabilité est d’une nature particulière. Il implique de fonctionner dans la plus grande sérénité, en s’appuyant sur les points cardinaux chers à l’USMA : l’indépendance et l’impartialité du juge, en toutes circonstances.

Lorsque les magistrats administratifs sont confrontés à des demandes de renvoi des affaires appelées en audience publique, leurs décisions doivent se soustraire à toute forme de pression, qu’elle soit institutionnelle, syndicale ou médiatique. L’USMA ne saurait cautionner ni admettre une décision qui n’a pas été prise au nom de l’intérêt du service public de la justice et dans le but de préserver les droits des parties.

Dans cette affaire, l’USMA est attachée à ne défendre que l’impartialité et l’indépendance des magistrats. 

Elle ne condamne pas les prises de position du gestionnaire, si celles-ci laissent intactes l’indépendance et l’impartialité des magistrats.

Elle regrette vivement, en revanche, que sur les réseaux sociaux comme dans les salles d’audience, d’aucuns contribuent à alimenter la thèse selon laquelle les juges refusant de renvoyer les audiences seraient à la solde de l’administration.

Une telle attitude est irresponsable et indigne du respect et de la confiance mutuelle que se doivent les avocats et les magistrats administratifs. L’USMA la condamne ouvertement et fermement, et apporte son soutien aux collègues faisant l’objet de telles critiques.

Elle demande enfin au gestionnaire de prendre ses responsabilités et de protéger les magistrats, qui ont su lire le courriel qui leur a été adressé avec l’indépendance qui sied à leur métier, à chaque fois qu’ils font face à une attitude outrageante, agressive et aux débordements dont ils sont la cible.  L’indépendance fait partie de leurs réflexes. Qu’il soit fait confiance aux magistrats pour la mettre en œuvre !

Les attaques dirigées contre le statut des magistrats administratifs se multiplient.  Symboliquement, il nous faut réagir ! 

L’indépendance, l’impartialité, c’est un état d’esprit. Un mode d’organisation qui le garantit en toutes circonstances. Et non un parti pris.