Compte-rendu du CSTA du 15 février 2022

Approbation du procès-verbal de la séance du Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel du 18 janvier 2022

Le procès-verbal a été approuvé.

Examen pour avis de deux projets de décret modifiant les dispositions statutaires des magistrats administratifs (décontingentement de l’accès au 8ème échelon du grade de premier conseiller)

Aujourd’hui, seul 10% des effectifs du grade de premier conseiller peuvent accéder à l’échelon spécial. Les textes soumis au CSTA transforment cet échelon spécial du grade de premier conseiller en un 8ème échelon.

L’USMA porte depuis longtemps cette demande devant le CE et les parlementaires. Nous sommes d’autant plus satisfaits de la voir enfin aboutir que le quota a commencé à produire des effets dès 2019 bloquant 5 personnes, puis 6 en 2020 et 10 en 2021.

Le III de l’article R. 234-1 du code de justice administrative est supprimé et le décret n° 2017-140 du 6 février 2017 est modifié. Il est créé un 8ème échelon « classique » de premier conseiller auquel on accède automatiquement au bout de cinq ans dans le 7ème échelon. Il correspond à un indice HEBbis.

Les collègues remplissant les conditions verront leur situation automatiquement examinée dès cette année par le service. Selon les prévisions du service, la mise en œuvre de ce décontingentement permettra, pour les trois années à venir, que 30 magistrats supplémentaires accèdent à cet échelon.

L’USMA a voté en faveur de ces projets de décret.

Le CSTA a émis un avis favorable aux projets de décret.

Examen pour avis d’un projet de décret modifiant le décret n° 2020-1535 du 7 décembre 2020 fixant la liste et le ressort des bureaux d’aide juridictionnelle

Ce projet a principalement pour objet de tirer les conséquences de l’ouverture de la cour administrative d’appel de Toulouse au 1er mars 2022.

L’USMA a voté en faveur de ce projet de décret.

Le CSTA a émis un avis favorable au projet de décret.

Examen du schéma triennal de formation (2022-2024) et du plan annuel de formation initiale et de la formation professionnelle continue pour 2022

Formation initiale des magistrats

Deux dispositifs avaient été mis en place l’an passé pour pallier les carences d’une formation initiale en dématérialisé.

L’accompagnement à distance proposé aux magistrats par groupe de 4 à 5, à raison d’un échange en visio tous les 15 jours avec un FIO volontaire a été particulièrement apprécié et est reconduit. Le rattachement à la juridiction la plus proche n’a pas convaincu et est abandonné.

Formation continue des magistrats

En 2021, ce sont 570 magistrats qui ont suivi au moins une formation, ce qui représente 47 % de l’effectif présent dans le corps. Rapporté à l’effectif total, le nombre moyen de jours de formation par magistrat est de 1,15, chiffre le plus faible depuis 2015 (en excluant 2020). Les femmes, qui ne sont que 47,5 % de l’effectif total, représentent 56% des personnes formées.

La tendance régulière à la baisse du nombre de jours de formation suivis, malgré le catalogue qui s’étoffe et l’intérêt des propositions, reflète pour l’USMA le fait que les collègues n’ont plus le temps de se former en raison de leur charge de travail. C’est un indicateur inquiétant. 

Le nombre de formations proposées à distance en visio-conférence est passé entre 2020 et 2021 de 28 à 82% et le service relève la « forte appétence » pour les formations à distance.

L’USMA insiste sur le fait que cette situation est liée à la crise sanitaire. Toutes les formations ne se prêtent pas au distanciel, qui évite les déplacements mais présente de graves inconvénients en terme de formation pédagogique et de relationnel. Il faut recenser, par les retours des formés et formateurs, la part résiduelle de formations qu’il sera possible de conserver en visioconférence lorsque nous n’y serons plus contraints. Les difficultés de déplacement peuvent être palliées par les formations délocalisées qu’il faut continuer à encourager.

A noter : le parcours d’accompagnement à la mobilité, qui a connu un vif succès en 2021 est reconduit et complété par un parcours de soutien au retour de mobilité, prêt à être mis en œuvre dès juin 2022.

A compter de 2022

Le CFJA basculera d’ici la fin de l’année 2022 dans un nouveau système d’information qui permettra notamment aux stagiaires de disposer d’un catalogue consultable en ligne et actualisé et de s’inscrire en ligne aux formations de leur choix.

Un effort conséquent de formation sera consenti dans le cadre de l’accord égalité/diversité. L’USMA a rappelé que le volume de formation des encadrants ne saurait être inférieur à celui des autres magistrats. Il en va de la crédibilité et de l’acceptabilité de ces formations.

Les parcours de formation sur chaque grand contentieux se feront en trois niveaux :

  • Niveau 1 pour débutant, atelier optionnel de la FI qui pourrait être ouvert aux magistrats changeant de chambre ;
  • Niveau 2 : semaine du grand contentieux ;
  • Niveau 3 : organisation d’échanges entre membres et magistrats experts sur l’actualité jurisprudentielle par thème.

L’USMA salue cette occasion d’échanger effectivement propice au renforcement du lien entre les TACAA et le CE.

Afin de s’adapter « à un vivier de fonctionnaires qui ne souhaiteront pas rester plus de deux ans dans les juridictions », le CFJA prévoit d’adapter les recettes appliquées aux promotions d’énarques depuis octobre 2020 (formation en alternance, mentorat dans la juridiction et retour dans la promotion « normale » pour deux mois en janvier février) à ces magistrats « visiteurs ».

Au-delà des perspectives intéressantes de cette « formation en alternance », l’USMA a déjà dit sa profonde inquiétude quant à l’avis de vacance de postes publié le 1er février 2022 sur légifrance pour recruter des magistrats administratifs, qui mentionne : « ce détachement, qui permet d’acquérir une compétence approfondie en contentieux administratif, est accessible même sans expérience préalable dans des fonctions juridiques ».

Le « nouveau vivier » de magistrats, de passage et sans expérience, dans des fonctions juridiques que l’on cherche à attirer sera ainsi plus rapidement formé puisqu’il quittera le corps au bout de deux ou trois ans. Nous avons rappelé que nous allons au-devant de grandes difficultés dans les juridictions comme pour ces « magistrats visiteurs ». Cette création liée à la HFP est légitimement mal vécue par les magistrats dont les compétences sont déniées à un moment où ils croulent sous la charge de travail. Nous tenons à alerter solennellement le CSTA sur les choix lourds de conséquence en train d’être faits.

Formation initiale et continue du greffe

L’USMA est très soucieuse de la formation du greffe et de son renforcement au niveau du CFJA, à défaut d’école dédiée, comme au niveau local.

En 2020, pour la 1ère fois était proposé le cursus obligatoire de prise de poste des primo arrivants qui s’est tenu juste avant le 1er confinement en 2020. En 2021, s’y est substituée une formation en ligne à la procédure administrative contentieuse sur une plateforme de e-learning expérimentée par trente nouveaux agents.

Un premier parcours de formation a été proposé aux agents de greffe affectés dans les cellules d’urgence le 18 févier 2021.

Les greffiers bénéficient eux d’une formation passée de 2 à 3 jours avec l’ajout du module « Leadership et management ». 

Mouvements

A titre liminaire, avant d’examiner les points liées aux mouvements, l’USMA souhaite rappeler certaines de ses demandes liées à la promotion des P5, P6 et P7.
L’USMA demande d’avoir plus de transparence au CSTA pour les promotions à ces grades. Cela passera par le réexamen des orientations du CSTA qui pourra avoir lieu utilement en même temps que le réexamen des orientations du passage au grade de président P1-P4 et après les mouvements de promotion.
Nous souhaitons que les candidats évincés à ces postes P6 ou P7 se voient systématiquement proposer un entretien d’explication avec le service. Pour les candidats, plus nombreux, au grade P5, les chefs de juridiction doivent être informés afin de pouvoir expliquer les atouts et les difficultés des candidatures.
 
L’USMA ne doute pas que le réexamen des orientations sera l’occasion de repenser les procédures de sélection avec comme objectif une plus grande transparence et une meilleure compréhension des critères du choix des magistrats accédant aux plus hauts échelons du grade de président.
 
Par ailleurs, sans remettre en cause l’existence du cycle de formation aux fonctions de chef de juridiction dénommé vivier, l’USMA demande depuis l’origine plus de transparence à l’égard du CSTA qui ne sélectionne pas les candidats à cette « formation ».
Le service indique régulièrement qu’il n’est pas incontournable d’être passé par le vivier pour devenir chef de juridiction. Nous tenons particulièrement à ce que soit une réalité.
 
L’USMA estime indispensable de ne pas faire du vivier une voie exclusive d’accès au poste de chef de juridiction, de ne pas concentrer tout l’effort de formation au management sur ce vivier et d’offrir de courtes formations ponctuelles de management, et ce dès P1-P4. Nous y gagnerons en transparence à l’égard du CSTA, en souplesse et en compétence managériale pour plus de candidats et de promus !

Examen pour avis du mouvement de mutation des présidents classés aux 6ème et 7ème échelons de leur grade

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Examen pour avis des affectations des présidents inscrits sur la liste d’aptitude pour l’accès aux 6ème et 7ème échelons de leur grade

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Examen pour avis du mouvement de mutation des présidents classés au 5ème échelon de leur grade

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Etablissement de la liste d’aptitude pour l’accès au 5ème échelon du grade de président au titre de l’année 2022

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Situations individuelles

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Questions diverses

Le collège de déontologie a été saisi pour la première fois d’une demande d’avis tendant à l’application du nouvel article L. 231-5-1 CJA (voir en bref, USMag février 2022). Il s’agit de la situation d’une magistrate qui a occupé les fonctions de sous-préfète dans le ressort territorial de la juridiction dans laquelle elle va être réintégrée.